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Particularités sensorielles

Le 10 novembre dernier, j’ai eu la chance d’assister à une capsule sur les particularités sensorielles donnée par l’ergothérapeute de l’école Irénée-Lussier et ses annexes, Émilie de Lange. Avec son accord, je vais donc résumer les sujets qui ont été abordée, qui sont extrêmement pertinents lorsqu’on travaille avec la clientèle autistique.

Nos sens, notre perception


La présentation commence en nous rappelant que

La présentation commence en nous rappelant que pour réaliser une activité il faut être capable de la faire : physiquement, cognitivement, affectivement et sensoriellement. Évidemment, dans cette présentation nous nous sommes attardés au volet sensoriel, qui est essentiel pour la réalisation des diverses tâches remplissant notre quotidien. L’homme possède 7 sens: l’odorat, le toucher, le goût, la vue, l’ouïe, mais aussi la proprioception et le sens vestibulaire. Le traitement de l’information sensorielle se fait donc lorsque les sens reçoivent et transmettent de l’information, puis le cerveau analyse et traite ce qu’il a reçu des organes sensoriels. Finalement, selon l’analyse qu’il en fait, le corps produit une réaction.

Toutefois, Émilie nous rappelle que les humains n’interprètent pas tous les informations sensorielles de la même façon. Elle ajoute aussi que tous les Hommes ont des préférences sensorielles et que ce sont ces préférences qui varient. Certain aime le sucré, d’autre le salé par exemple.

Il y a 3 niveaux de particularités sensorielles :

-les préférences (qui concernent tous les humains)

-les atypies sensorielles

-les troubles sensoriels (seul un médecin peut poser ce diagnostic)

Neuro-typique vs TSA

La présentation enchaine ensuite en nous rappelant que pour s’adapter à notre environnement on apprend à moduler l’information sensorielle afin de régulariser notre comportement. En général, une personne dite neuro-typique à la capacité de filtrer 99% des stimuli non pertinents. Par contre, 9/10 personnes ayant un TSA ont de la difficulté à traiter l’information sensorielle provenant de l’environnement. Avec ce constat, il n’est donc pas étonnant de retrouver si souvent des particularités sensorielles chez nos élèves avec un trouble du spectre de l’autisme !

Alors, on peut rencontrer ce qu’on appelle une Hyperréactivité (à ne pas confondre avec hyperactivité) ou au contraire une hyporéactivité aux stimulations sensorielles. L’hyperréactivité se traduit par une réponse trop intense, trop rapide ou sur une plus longue période de temps à un stimulus sensoriel que la normale. Le jeune ressent alors trop ce qui se passe autour de lui, il est envahi d’information et il est plus difficile pour lui de les moduler. L’opposé aussi peut exister, certain seront hypo-réactifs et auront alors besoin d’une stimulation plus intense ou d’une plus grande durée pour réagir. On peut dire que le jeune ne ressent pas assez ce qui se passe autour de lui et le cerveau ne ressent pas assez les stimulations dont il a besoin pour atteindre un seuil de disponibilité. De plus, il est intéressant de dire que chaque sens a son propre « gradateur ». Cela veut donc dire que certains sens peuvent être hypo-réactifs et d’autres hyperréactifs chez la même personne !


Le fait d’avoir des particularités sensorielles peut avoir des répercussions dans la vie de tous les jours, comme lors de l’habillage (ex : ne supporte pas certains textiles, enlève ses bas); l’alimentation (ex : déteste ou adore certaines textures ou odeurs); l’hygiène (ex : peur du bruit de la douche; difficulté à tolérer les éclaboussures d’eau); la routine du sommeil (ex : refuse les couvertes, dérangé par la lumière); les déplacements (ex : changements de surfaces, ou odeurs); les loisirs (aime ou déteste les activités vestibulaires); et en classe (ex : incapable de rester assis, met tout dans sa bouche).

Les questionnements

Maintenant, la première question à nous poser : est- ce que les particularités sensorielles nuisent à son fonctionnement ? Émilie de Lange donne comme exemple : a-t-il besoin de prendre une pause pour marcher de temps en temps ou est-il incapable de compléter une tâche par besoin de bouger ?

Ensuite il faut se demander : est-ce que mon élève AIME cela ou il en a de BESOIN? L’ergothérapeute précise que ce n’est pas parce que quelque chose lui fait du bien qu’il en a besoin, elle ajoute qu’on peut aimer les bonbons sans toutefois en avoir besoin comme nous avons besoin d’eau pour vivre.

Et puis après?


Ce que nous présente ensuite Émilie sont les choses que nous pouvons faire pour pallier à ses particularités. Nous pouvons adapter l’environnement et rendre les stimuli les plus prévisibles que possible. Il faut permettre au jeune de donner du contrôle sur ce sens. Il est donc possible de :

  • Diminuer le bruit ambiant et/ou l’éclairage de certaines pièces

  • Aménager un coin calme pour se retirer avant une désorganisation (à utiliser comme prévention)

  • Être attentifs aux stimuli présents et les réduire au besoin

  • Les odeurs (parfums, savons, détergents)

  • Le nombre et la proximité des autres personnes

  • La température

  • Le niveau de bruit (télévision, radio, conversation, etc.)

  • Les stimulations visuelles (mouvements, néons et lumières fortes, proposer de porter une casquette, couleurs neutres sur les murs).


[endif]--Si les particularités sensorielles du jeune nuisent à son fonctionnement, une consultation en ergothérapie est recommandée. Consulter un professionnel permettrait de trouver des stratégies sensorielles adaptées aux besoins du jeune. Il peut y avoir, par exemple, des pauses sensorielles. Avec cette stratégie, il est mieux d’opter pour une formule 10 x 5 minutes que 2 x 30 minutes. Voici quelques stratégies qu’elle nous a fournies en lien avec le sens exploité. ![endif]--






Mise en garde

Informez-vous avant d’utiliser un Chewy/machouilleur il y a plusieurs précautions à prendre tels que :la longueur de celui-ci, si l’enfant le mâche des deux côtés de la mâchoire, laisser des périodes de repos pour la mâchoire, etc.

Pour la veste et la couverture lourdes, ces dernières doivent être recommandées par un ergothérapeute. Tout autre objet lourd ainsi que la veste proprioceptive doivent être utilisés avec modération pour ne pas en perdre son efficacité. Il faut les utiliser autour de 20 minutes à la fois et attendre environ 2h pour recommencer.

Quant aux les coquilles, elles provoquent une privation sensorielle (puisqu’elles permettent de se couper des sons) et même si efficaces à court terme, cela a pour effet d’augmenter encore plus la problématique d’intolérance aux sons. Ainsi, Émilie nous recommande que les coquilles soient utilisées :

  • Seulement si nécessaire (atteinte du fonctionnement)

  • Maximum 2 heures par jour (diminution graduelle si le port est plus grand que 2 heures par jours)

  • À des moments prédéterminés


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-Dr. William Glasser

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